Société d'Agriculture, Commerce et Arts ; une Pépinière
publique ; - Dax , un Cabinet de Minéralogie et de Fossiles
du département.
POPULATION.
D'après le dernier recensement officiel , elle est de 281504
h., et fournit annuellement â l'armée 752 jeunes soldats.
Le mouvement en 1830 a été de,
Mariages 2638
Naissances. Masculins, Féminins,
Enfants légitimes. 4,110 — 3,697
naturels. 458 — 340
Décès 3,302 — 3,263 Total 6565
Dans ce nombre 6 centenaires.
GARDE
NATIONALE.
Le nombre des citoyens inscrits est de 53232
Dont : 23051 contrôle de réserve.
301 81 contrôle de service ordinaire.
Ces derniers sont répartis ainsi qu'il suit : 29,864 infanterie.
— 22 cavalerie. — 100 artillerie. — 95 sapeurs-pompiers.
— 100 marins et ouvriers marins
On en compte : armés, 4675 ; équipés, 1,106 ; habillés
; 1,961.
16,890 sont susceptibles d'être mobilisés.
Ainsi, sur 1000 individus de la population générale, 190
sont inscrits au registre matricule, et 60 dans ce nombre sont mobilisables
; sur 100 individus inscrits sur le registre matricule, 57 sont soumis
au service ordinaire, et 43 appartiennent à la réserve.
Les arsenaux de l'État ont délivré à la
garde nationale 6,530 fusils, 131 mousquetons, et un assez grand nombre
de pistolets, sabres, lances, etc.
IMPOTS
ET RECETTES.
Le département a payé à L'État
( en 1831) :
Contributions directes 1,778,248 f. 60c
Enregistrement , timbre et domaines 538,595 03
[…] territoire. - D'après Bottin , sa
superficie est de 905,000 arpents métriques, et d'après
l'Annuaire des Landes , de 910,575.
SOL - Le sol de la partie méridionale du département,
arrosé par de nombreux cours d'eau, ondulé par de légers
coteaux, est généralement riche et fertile. Les cultures
s’étendent jusqu'au-delà de Mont-de-Marsan ; le
reste du territoire, dans les localités qui ne sont pas couvertes
de forêts, est occupé par des bruyères, des marais,
de vastes plaines de sable connues sous le nom de grandes et petites
landes. - La couche superficielle du sol , composée d'un sable
mêlé de débris de silex et de coquillages, repose
sur une argile ferrugineuse. - Cette seconde couche, qui se trouve généralement
à la profondeur d'un demi-mètre, est peu épaisse,
mais imperméable ; elle est appuyée sur un banc de pierres
coquillaires ou de terres calcaires. - Cette disposition des terrains
explique comment les landes se trouvent alternativement desséchées
ou submergées ; mais il serait facile d'y remédier.
LANDES. - Les landes forment un vaste plateau élevé d'environ
100 mètres au-dessus du niveau de la mer ; ce plateau est en
général sablonneux et très sec, excepté
pendant quatre mois de l'année, pendant lesquels les eaux pluviales,
privées d'écoulement, forment, sur les parties les moins
élevées, des mares d'un pied de profondeur. - Quelques
hameaux environnés d'exploitations rurales de peu de rapport,
des bois de pins d'une médiocre étendue, s'y rencontrent
de loin en loin ; le reste du terrain est une plaine de sable où
poussent des végétaux propres à la nourriture des
troupeaux. - On sait néanmoins que les landes pourraient être
cultivées avec avantage. Elles ne seraient pas désertes
aujourd'hui, si une politique peu éclairée n'avait fait
rejeter, en 1610, l'offre de 900,000 Maures chassés d'Espagne,
qui demandaient à s'y établir et à les défricher.
- L'aspect général des landes est sauvage et triste -Voici
le tableau qu'en fait M. d'Haussez, qui, longtemps préfet du
département, l'avait étudié avec soin et le connaissait
parfaitement : « Un sol uni, couvert d'un tapis de bruyères,
du milieu desquelles se détachent des massifs de pins, se déroule
sans cesse à la vue et ne présente que l'idée d'une
continuité de déserts. Cà et là, et toujours
à d'immenses distances, des bâtiments d'une architecture
sauvage sont disposés pour servir de refuge aux bestiaux que
le besoin de se procurer une chétive nourriture entraîne
loin des habitations. Souvent la vue cherche en vain un objet sur lequel
elle puisse se fixer ; elle ne découvre que des plaines sans
bornes, un espèce d'Océan sans rivages , dans l'horizon
duquel se dessinent quelques pâtres montés sur de hautes
échasses. Rarement cette nature sauvage présente un épisode
qui puisse distraire l'œil attristé. Quelquefois cependant
une caravane, composée de plusieurs chars traînés
par des bœufs qu’enveloppe une toile blanche, traverse lentement
ces vastes plaines au désordre qui règne dans le costume
des conducteurs, aux peaux de moutons noirs qui les couvrent, à
leur air, à leurs manières âpres, on se croit transporté
au milieu d'un peuple étranger à la civilisation. Quelquefois
aussi les masses d'arbres verts offrent d'heureuses combinaisons ; mais
ces terres sans culture, ces déserts dont le silence n'est troublé
que par le cri de la cigale ou par le son du cornet qui sert au pâtre
à réunir ses troupeaux (car le chant même des oiseaux
ne s'y fait pas entendre), ces déserts ont un caractère
grandiose qui étonne au premier moment, et qui ne tarde pas à
inspirer une tristesse et un ennui que les habitudes de l'enfance peuvent
seules prévenir. - Mais quelle est la surprise, quelle est la
jouissance du voyageur, lorsqu'à travers les troncs dégarnis
des pins, il aperçoit un de ces lacs magnifiques qui séparent
la contrée des landes de celle des dunes ! Il approche, et sa
vue se repose sur une vaste nappe d'eau découpée au milieu
des pignadas, et dont les bords sont ornés de villages. D'immenses
prairies couvertes de bestiaux, des marais dont les roseaux servent
de refuge à des buffles, et des landes plus sèches où
des troupes de chevaux sauvages déploient leur vitesse, embellissent
ce riant paysage, qu'animent les frêles nacelles des pêcheurs.»
DUNES. – « Peut-être, continue M. d'Haussez , oublierait-on
que l'on parcourt les landes, si un des côtés du cadre
de ce tableau n'était formé par les dunes qui s'étendent
le long de la mer, sur une distance de 25 lieues du nord au sud, et
sur une largeur de 2 lieues de l'est à l'ouest, et dont la hauteur
varie de 100 à 150 pieds, avec une pente de 20 degrés
à peu près du côté de la mer. - Le versant
opposé offre un talus de 50 degrés. - Là , un autre
aspect, une autre nature, mais une monotonie plus affreuse encore que
celle des landes, attend le voyageur. Tantôt les dunes sont disposées
en chaînes régulières, tantôt elles présentent
des surfaces unies ; quelquefois elles sont isolées et séparées
par des vallons désignés sous le nom de lètes (1).
Leur forme varie continuellement : elles s'élèvent, s'abaissent,
s'éloignent, se rapprochent, suivant le caprice des vents, qui
les poussent dans la direction de l'ouest à l'est, et leur font
parcourir chaque année un espace d'environ 20 mètres (2).
- Un ouragan met en mouvement cette masse énorme de sable à
laquelle rien ne résiste, et qui couvre les champs les plus précieux
, les lieux les plus peuplés ; elle avance, et bientôt
on ne reconnaît plus la place qu'occupaient les habitations et
les terrains cultivés, qu'aux branches de quelques pins jadis
plantés devant la porte de chaque maison, et dont la cime perce
encore la surface du sol (3). - C'est ainsi qu'à Mimizan, l'église,
menacée par une dune de 120 pieds d'élévation,
allait disparaître, comme l'a fait une portion considérable
du village, lorsque l'ensemencement en pins de cette montagne l'a fixée
à six pieds environ de l'édifice ... - Tout est triste,
tout est mort dans cette malheureuse contrée. A l'exception de
quelques oiseaux de mer qui planent à une grande hauteur, on
n'y aperçoit pas d'êtres vivants. - La marche, très
pénible par la mobilité du sable, est rendue plus accablante
encore par un silence absolu. Le mouvement des chevaux n'occasionne
aucun bruit ; la voix, qu'aucun écho ne repousse, s'amortit et
prend quelque chose de grave et de funèbre. Aucun chemin n'est
tracé, et des fondrières recouvertes de sable offrent
presque à chaque pas des dangers à l'imprudent qui oserait
parcourir sans guide ces affreuses solitudes (4). »
(1) On donne le nom de lètes ou laites à
des vallons plus ou moins spacieux, situés entre les dunes. -
Quoiqu'il n'y ait en général que peu de plantes, celles
qui y croissent sont de telle qualité, que les animaux s'y plaisent
plus qu'ailleurs, y engraissent davantage et fournissent plus de lait
; leur viande y devient aussi plus succulente.
(2) Les dunes forment, tant dans le département
des Landes que dans celui de la Gironde, une chaîne de 233 000
mètres de longueur. - Elles se forment rapidement. L'Océan
dépose annuellement sur les côtes de Gascogne une quantité
de sable que Brémontier évalue 1 245 405 mètres
cubes, ce qui, pour un siècle seulement fait 125,540,500 mètres
cubes.
(3) Toute la masse des dunes marche en quelque sorte
pendant un ouragan ; elle enterre insensiblement les champs cultivés,
les villages, les forêts, tout ce qu'elle rencontre, mais sans
rien détruire ni ébranler ; les feuilles même des
arbres ne changent pas de position. On voit en effet à la Teste,
Mimizan, à Vielle , des pins dont les branches du sommet forment,
au moment de disparaître pour toujours, une espèce de petite
forêt naissante, tandis que leur tronc est enfoncé de 6o
à 9o pieds dans les sables.
(4) On les appelle dans le pays blouses, aouses ou
mouvants. - voici quelle est leur origine: il se forme au pied des dunes,
après une pluie abondante, des amas d'eau qui ont quelquefois
plusieurs pieds de profondeur. Les particules de sable arrachées
de la masse des dunes par des vents violents sont transportées
au loin, et retombant en pluie sur la surface de ces mares, ordinairement
tranquilles et bien abritées y restent pour ainsi dire en équilibre
au milieu des eaux, et y forment une infinité de petites voûtes.
Ces voûtes en soutiennent d'autres, et quand par une cause quelconque
les eaux de la mare baissent, les voûtes supérieures restent
à découvert, se sèchent et blanchissent. Le piége,
bien recouvert, est alors parfaitement voilé, -- Dans cet état
, celui qui marche sur cette surface met […]
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